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"Encore et toujours les mêmes sensations ressenties en navigant une nouvelle fois sur le magnifique Pen Duick VI. Je me répète à chacun de mes commentaires de sorties mais ce bateau, comme j’imagine tous les Pen Duick ont une âme, une présence. Le charisme de celui qui en a fait des légendes et qui a suscité tant de vocation opère ! Nous en débattions Katel et moi pendant la descente de la Gironde, il se passe quelque chose entre les personnes présentes à bord ; Katel a eu la bonne formule : « Par rapport à tout ce que représente le bateau et toutes les émotions qu’il procure, il est impensable et il serait indécent que les navigations se passent autrement que dans l’harmonie constante et la bonne humeur ». J’ajoute que les qualités tant professionnelles qu’humaines des permanents Simon, Laurent et Tim y contribuent aussi grandement.
Convoyage très spécial puisque les hasards du calendrier font que nous sommes à bord ce 13 juin, journée très particulière pour notre association… Nous quittons Royan avec le Pavillon National ceint d’un ruban noir que nous porterons jusque sur les quais de Bordeaux. J’ose écrire ici que lors d’un apéritif improvisé ce 13 juin, l’un d’entre nous, nous a invités à porter un toast à la mémoire de celui qui est à l’origine de notre présence aujourd’hui sur ce pont. Si cela choque quelqu’un en lisant ces mots, je m’en excuse par avance mais la spontanéité et l’émotion ressenties traduisaient alors notre respect et notre humilité quant à la personne honorée.
La descente de la Gironde est fort agréable. Sous spi à 12 nœuds avec l’aide du courant de flot, nous embarquons, grâce à la participation du canot de la SNSM de Paulhiac, deux passagères du service communication de la Banque Populaire d’Aquitaine. Elles filment et diffusent en direct sur le site local de la banque.
L’arrivée sur Bordeaux est un moment grandiose. C’est toujours sous spi que nous abordons le pont d’Aquitaine. En attendant l’ouverture du pont Chaban-Delmas, nous rejoignons Pen Duick II et c’est à ses cotés que nous le franchissons de nouveau. Après le pont Chaban-Delmas, nous faisons le spectacle en tirant des bords en virant au plus près des spectateurs présents en grand nombre sur les quais. Nous sommes salués au canon par l’Hermione déjà à quai. N’étant pas certain de pouvoir passer sous le pont de Pierre (un peu d’humour, ça ne fait pas de mal), c’est au quai de la Lune devant le Miroir d’eau et la place du Commerce que nous amarrons les deux Pen Duick.
Le lendemain nous recevons des groupes de la BP d’Aquitaine. Nous sommes plusieurs à proposer notre aide pour l’accueil et les visites. La MAGIE Pen Duick opère; Les questions sont nombreuses, l’émotion est certaine, parfois même visible. L’étonnement face à certains de nos commentaires voire l’émotion que suscite notre récit est palpable; Les uns découvrent la bannette et la table à carte toujours horizontale, d’autres s’émerveillent de l’astuce et de l’intérêt de la « selle à cuisiner». Les yeux se froncent à l’idée que nous sommes 14 à manœuvrer alors qu’Eric Tabarly a remporté la Transat 76 en solitaire !
Certaines personnes que nous retrouvons le soir à la réception Banque Populaire à laquelle nous sommes conviés, nous interpellent et nous questionnent encore dans le prolongement de leur visite.
Encore et toujours une immense reconnaissance à tous ceux qui œuvrent afin que perdure cette aventure. Un grand merci aux trois bonhommes qui inspirent autant de confiance à bord, qui nous supportent et nous conseillent avec efficacité et bonne humeur. C’est que du bonheur !
Bonne navigation et profites bien Simon de ton périple dans le grand nord, bons quarts de nuit à toi Laurent pour pouponner et enfin bon séjour à la fois dans la physique et chez les « british » pour toi Tim.
A bientôt,"
"Retrouvailles avec Simon et Pen Duick VI après la croisière des «privilégiés» de l’été dernier au Fastnet, c’est une immense joie de pouvoir à nouveau ressentir et partager ces émotions si particulières à bord de ce bateau. Je découvre Laurent et Tim qui complètent l’équipage. Un premier repas pris en commun avec les équipages de tous les Pen Duick permet de faire connaissance.
Vendredi matin départ au petit matin avec peu de vent mais c’est sous voiles que nous remontons plein nord pour contourner Bréhat. Dés les premiers bords, j’apprécie vraiment les retrouvailles avec Pen Duick VI, je retrouve des repères et très vite me sens à l’aise à la manœuvre. Il faut dire que Simon, Laurent et Tim par leur professionnalisme, leur calme et leur pédagogie y contribuent grandement.
Nous apercevons encore un moment les autres Pen Duick lorsque nous faisons cap sur les Sept Iles mais le vent faiblit et de plus pointe à l’ouest. C’est au moteur que nous découvrons le sommet enneigé de l’ile Bono. Les fous de Bassan qui s’y reproduisent par milliers donnent une impression surréaliste à ce lieu, une vraie merveille.
La côte défile, Simon annonce les bordées, Laurent nous concocte un plat chaud dont il a le secret tandis que la nuit prend place discrètement. Les quarts se succèdent, Simon décide d’un arrêt à l’Aber-Wrac’h. Superbe manœuvre de marche arrière dans le port à 0h30 et c’est à 6h30 que la sortie est l’occasion d’un magnifique lever de soleil sur le phare de l’Ile Vierge et toute la côte rocheuse le long du chenal. Eole toujours dans sa bannette, c’est au moteur que nous rejoignons le chenal du Four qui ce jour est très calme. Nous faisons maintenant du sud, un petit vent se présente, la chance étant de notre coté, il est au sud…Comme disent les bretons, c’est un vent de tourne-pif !
Nous sommes devant le raz de Sein à la basse mer, Simon nous dégotte une petite crique toute proche de la baie des Trépassés pour attendre le moment favorable en fin de flot.
Une sieste plus tard, c’est en compagnie du Pen Duick V que nous nous dirigeons vers les cailloux proches de la pointe du Raz. Simon nous fait passer dans le trou de souris baptisé «Trouz-Yar» où seulement 80m environ séparent la roche bâbord et l’ensemble de rochers nommés «Gorle Greiz». Instant magique qui marque une navigation, félicitations au patron !
Le courant favorable nous aide à descendre sur la pointe de Penmarc’h. La nuit se passe avec pour les uns des seaux d’eau sur la tête de leur quart et pour d’autres dont je suis un vent favorable et fort sympathique pour un quart sec entre 3h et 6h. Quelques dauphins, je crois reconnaître ceux déjà rencontrés en descendant du Fastnet en août, font un bout de chemin à nos cotés à la plus grande joie des photographes.
Nous arrivons à Lorient non sans avoir essuyé une petite averse devant Groix histoire de rincer les cirés. Un convoyage fort agréable dans une ambiance très sympathique, il semble qu’une certaine magie opère sur ce bateau mythique, dans lequel raisonne une présence certaine.
Merci aux trois compères Simon, Laurent et Tim qui composent l’équipage, de bien belles personnes, ainsi qu’à mes comparses Josiane, Jean-Bernard, Marc, Bernard et Jacques avec lesquels j’ai partagé tous ces bons moments.
Je n’oublie surtout pas tout le travail fait au sein de l’association, un clin d’œil particulier à Odile qui reçoit et répond toujours avec bienveillance à nos doléances, merci à tous."
"Bonjour à tous,
Que dire de plus que ce qui a été parfaitement résumé par Damien et Vincent sur notre croisière sur PEN DUICK VI du 1er mai dernier, si ce n'est que je m'associe entièrement aux remerciements à tous (bureau de l'Association, et aussi Odile, ainsi qu'à tous ceux que j'ai cotoyé ce week-end là sur PEN DUICK III, PEN DUICK II Le samedi et PEN DUICK VI pendant la croisière du 1/05 et particulièrement à notre chef de bord Simon, et à son second Laurent et à son matelot "bondissant" Tim!
Merci à eux d'avoir réussi à maintenir un esprit de groupe avec tous les équipiers et de nous avoir permis de garder un souvenir "imérissable" de cette croisière sur PEN DUICK VI,
Bon vent à tous,"
"Bonjour à tous
Une semaine après avoir posé mon sac à terre après 3 jours à bord de Pen Duick VI, je garde un souvenir ému de ces heures passées sur la grande mésange noire
Littéralement, je n'en reviens pas !
Un rêve d'enfant réalisé grâce au travail tellement précieux de l'association Eric Tabarly et de ses supporters (et autres mécènes) !
Merci de m'avoir permis de monter à bord et de naviguer sur ce bateau mythique dont je rêvais depuis l'enfance, une certaine année 1976.
Merci d'abord à Odile qui a eu la gentillesse de répondre à mes appels et de me permettre de coucher à bord la veille du départ (un truc incroyable !)
Merci à vous Gérard (Petipas) qui passez la main cette année. Je vous redis toute ma reconnaissance vous qui, en créant cette association avec Jacqueline T., avez permis la transmission d'une aventure, d'un patrimoine, un maillon indispensable dans l'histoire de la navigation à voiles au XXe siècle.
J'ai été heureux et touché de vous rencontrer à l'AG et ainsi d'échanger avec vous quelques mots.
Bon vent à toi, Jean-Pierre qui reprend la barre !
Merci à toi Simon, topissime chef de bord, et à ton second Laurent fin navigateur, pédagogue patient et excellent cuisinier ! Merci de nous avoir fait confiance à la barre comme dans les manoeuvres : le spi sous la côte sauvage de Groix fût un grand moment !
Bien sûr, je n'oublie pas Tim notre excellent matelot bondissant sur le ponton quand nécessaire (!...), encourageant les "plus tout à fait jeunes" que nous sommes à effectuer l'effort correctement (et han !) et en rythme s'il vous plaît !
Enfin merci à chacun des membres de l'équipage : Marie-Frédérique, Sophie, Claire, Jean-Claude, Vincent, Tintin, vous tous avec qui j'ai partagé ces heures inoubliables !
Nous nous reverrons, je l'espère !
A très vite !
Longue vie aux Pen Duick !"
"Retour de 3 jours de navigation sur Pen Duick III (Benodet, Groix), quelques beaux bord au près ou sous spi. Tous a la manœuvre dans des conditions de navigations plutôt bonnes;
Un grand merci a l’Association, à Odile et a notre équipage Maxime et Brivael qui nous ont permis de prendre part quelques instant a la grande Aventure de Pen Duick III a nous autres "amateurs" comme le précisait Jean François Deniau:
*Amateur, cela veut dire "qui aime", et c'est bien de cela qu'il s'agit.*
* J'aime la mer et j'aime être en mer. J'aime partir, larguer l'amarre et passer les feux ; j'aime naviguer, voir le vent tourner, la brise adonner,le ciel changer, la mer se former et se déformer ; j'aime le bouillon chaud dans le thermos au pied du barreur et l'étoile qu'on prend un temps pour cap la nuit, entre hauban et galhauban ; j'aime quitter une côte de vue,et, après un jour, huit jours, un mois, en voir apparaître une autre, qu'on attendait ; j'aime arriver, entrer, mouiller, et quand tout est en place,fixé, tourné, amarré, ferlé, rabanté, être à terre. *
*Je suis un amateur. »
Jean François Deniau. La Mer est Ronde*
A bientôt …..et bon vent !!!!
PS Adolescent je m'endormais sous un poster de Pen Duick III ce qui orienta définitivement le reste de mon existence vers la mer et la Navigation
2018 Je rentre dans le poster ... non sans émotions"
"Bonjour à tous et toutes,
Tout d'abord un énorme merci à l'Association, à tous ceux qui se battent au quotidien pour que l'Association perdure et grandisse,
aux équipages professionnels qui font un travail fabuleux, ainsi qu'à Odile pour son implication et son aide.
Ce fut une superbe croisière, menée par un équipage super pro, complice et complémentaire, un grand merci à Simon, Laurent et Tim. Il y a eu du vent, une mer restant très agréable permettant au bateau d'aller vite, des grands bords de près où on sentait toute la puissance de ce bateau mythique, deux escales Sainte-Marine et l'île de Groix qui furent très agréable avec des soirées très conviviales à bord du bateau. Un moment d'anthologie, le bord de spi. Pour moi envoyer un spi de Pen Duick VI avec un équipage d'amateurs (au sens noble du terme) relève de l'exploit, n'oublions pas que ce bateau a été conçu pour un équipage de quatorze équipiers. La grande maîtrise et la pédagogie de nos trois marins ont rendu ça possible.
J'avais dix-sept ans quand Eric à remporté cette fameuse transat sur Pen Duick VI, outre la performance, ce fut une aventure hors normes, un homme, un bateau, un océan...
Pour le jeune homme passionné de voile et de mer que j'étais, cet exploit et ce bateau ont pris une dimension qui est restée aujourd'hui aussi intense qu'à l'époque.
Vivre et naviguer sur Pen-Duick VI pendant trois jours a été très intense. Partager ces moments tous ensemble restera un instant de vie précieux."
"Participer à l’assemblée générale de l’Association Éric Tabarly est toujours un plaisir pour moi. C’est l’occasion d’avoir des nouvelles sur l’Association depuis le salon nautique, sur les projets, de partager un moment de convivialité et surtout si on s’est inscrit, d’aller naviguer sur les Pen Duick. Cette année encore j’avais choisi Pen Duick VI. On m’avait inscrit à la rotation de 16h30, à l’heure dite je me suis rendu au ponton où se trouvait le bateau. Après être monté à bord, l’équipage du bateau s’est présenté et m’a demandé d’enfiler un gilet de sauvetage puis le skipper a demandé aux personnes de l’association, qui comme moi partaient pour une petite navigation d’aider lors des manœuvres. Durant la sortie de la rade nous avons établi toute la voilure et dès le passage de la citadelle le vent est rentré et le bateau a gîté. La mer était belle avec du vent et le soleil était présent. Pen Duick VI naviguait tantôt auprès de Pen Duick II, de Pen Duick III ou de Pen Duick V. C’était grandiose de voir ces voiliers naviguer.
Au retour vers la base le bateau gîtait moins c’était merveilleux. Pen Duick VI est puissant, il a regagné le ponton accompagné des autres Pen Duick. Une fois à quai, j’ai rendu mon gilet, salué l’équipage et quitté le bord un peu triste mais avec des images plein la tête. Je pensais que nous étions un certain nombre de personnes pour manœuvrer le voilier alors qu’Éric était seul à la manœuvre en 76."
"Je voulais juste adresser mes remerciements pour cette journée "Assemblée générale 2018", merci à tous, je suis nouveau au sein de l'association, mais aujourd’hui j'ai vécu un moment intense, un rêve d'enfant, barrer un Pen Duick!!!!!
J'aurais bien gardé la barre plus longtemps!!!!!
Alors longue vie aux Pen Duick, et longue vie à cette Association, et merci à monsieur Eric Tabarly."
"Comment vous raconter cette belle histoire :
Il y a un bateau,
Il y a des hommes,
Il y a des rêves,
Et une danse de mots.
Samedi 29 Juillet
PenDuick VI sagement le long du quai, attend ses 11 nouveaux réveurs. Je suis avec Olivier, nous retrouvons Simon et Antoine. Les autres font connaissance. L’excitation du départ grandit. Certains rangent, d’autres lavent, lovent, ou simplement sourient.
Toute première manœuvre, nous faisons du fioul. Le ciel est noir au nord, bleu au sud, les nuages éffilochès. Quatre cygnes blancs survolent le bateau. Antoine me tend un pare battage pour aider à la manœuvre ; Ouf ! j’ai failli passer par-dessus bord, entrainée par le poids…
Nous revenons au ponton pour attendre Yves ; La manœuvre n’est pas simple, le vent sud sud ouest joue avec le bateau. Plus tard, Yves fera pardonner son retard en nous offrant de délicieux gâteaux secs et chocolats ! Denis vient sur le ponton, nous souhaiter bonne mer.
14h30, nous sortons du port de Lorient par la passe sud, en 4 virements de bord. Cap ouest, Groix puis les Glénan, sont laissés à bâbord. La houle s’intensifie. Les visages verdissent. Dauphins et Marsouins nous accompagnent un moment. Le bateau s’ébroue, tape, se détend, enfin à son affaire. Mais les cœurs se soulèvent, l’amarinage est violent. Les quarts sont distribués , Simon est toujours en éveil, vigilant , puis 1) Jean Yves, Fred, Eric T, Michel P, Eric L, 2) Olivier, Michel B, Thierry, Fabien, 3) Antoine, Marie France, Yves, Jacques.,
Dimanche 30 juillet
Le bateau marche au près, gite à 45°, 4 heures du matin, il faut se lever et s’habiller dans le noir. Quelques bosses plus tard, lever du jour au large de Ouessant, puis le rail et son cortège de porte-conteneurs, 6 à la montée, 4 à la descente. Jean Yves a la bonne idée de cuisiner des œufs brouillés aux oignons. Certains demandent grâce, quand d’autres se régalent. Pen Duick sourit et joue dans les vagues, pas très content que l’on ait pris un ris dans la grand voile. 11 nœuds de vent, j’ai pu prendre la barre, Antoine à mes cotés; Quelle émotion ! Pen Duick se fait charmeur, mais vite se lasse de ces mains trop douces. Deux embardées plus tard, Antoine a repris le contrôle et Pen Duick boudeur, se met à jouer avec les dauphins.
La journée s’étire, les nuages passent, laissant parfois deviner le bleu du ciel, la mer est agitée, nous gardons la même allure. Plus nous montons vers le nord, plus nous croisons des oiseaux, Fous de Bassan, adultes ou de l’année, Fulmars boréals, Puffins majeurs.
La nuit est froide, humide. Une vague coquine jaillit du hublot, pourtant bien fermé, et inonde ma bannette, Clin d’oeil de Pen Duick pour tester mon endurance ? je choisi de rire et de changer de chaussettes….
Lundi 31 Juillet
7h30, la cote d’Irlande est en vue. Mer belle. Pen Duick se laisse barrer, docilement. Antoine me propose son assiette de poids cassés et œufs brouillés, trop sympa mais trop copieux pour moi. A l’entrée du chenal Simon prend la barre. Pen Duick se glisse dans la baie, et, doucement va s’amarrer au ponton. Les verticales reprennent leur place, les horizontales réapparaissent. Il semble que seule ma tête reste en vadrouille !
Une lumière étrange, presque aquarellée, fait surgir les champs de chaume et ondoyer les prairies. L’odeur de l’Irlande ici, est celle de la pluie et de l’herbe mouillée.
Des Fous de Bassan plongent dans le port ; deux phoques nagent au milieu des bateaux amarrés. Un grand héron gris viendra pécher de nuit, près de la lumière du ponton.
Pen Duick toussote, il faut pomper l’eau des cales et faire un bon nettoyage après ces 42 heures d’effort, ces 350 miles à 10-12 nœuds de moyenne.
Puis vient le bonheur simple d’une longue douche et d’un vrai thé chaud pour certains, ou d’une bière pour d’autres. Sur le ponton nous rencontrons d’autres équipages : L’un vient de Granville, l’autre de Cork, le troisième des Scilly. Un Colin Archer Stavanger s’est mis à couple. C’est un vieux bateau conçu pour sauver les pécheurs norvégiens. Il appartient à un couple avec leur bébé, ils font du charter. Nous discutons beaucoup, rêves entrecroisés, expériences partagées. Tous viennent s’abriter du coup de vent. Car la météo est mauvaise. Adieux Scilly, nous ne pourrons pas y aller cette fois ci. Pen Duick n’ira pas non plus à Baltimore. L’équipage bougonne, Pen Duick rouspète, Simon, philosophe, nous prévient que nous ne sommes pas une « Costa croisière » !! Nous prendrons la mer vendredi matin.
Le coup est dur, mais incontournable. En attendant les estomacs crient famine. Nous nous retrouvons tous au plus fameux « fish and chips » de Kinsale, face à une bière locale au gout de malt avec un arrière-gout de citron vert, et devant une assiette de frites et un morceau de morue frit! Imaginez 12 bonhommes et deux femmes, affamés et fourbus, bruyants et joueurs, cela est très sympa mais pas très discret !
Nous sommes restés trois jours, le temps de nous connaitre, de marcher dans Kinsale, de lire tranquillement, de recoudre mon ciré, de louer une voiture pour certains et de partir en stop pour d’autres. Je fus de ces derniers. Marcher le long des routes irlandaises n’est pas facile, mais si vous ajoutez les chaussures de pont et les averses de pluie, cela devient héroïque ! Et pourtant que de gens gentils, rencontrés au fil des méandres de la route ! l’un s’est même arrêté à notre hauteur pour s’excuser de ne pouvoir nous prendre ! l’autre a fait 15 km de plus pour nous montrer une belle vue et nous lâcher dans un emplacement correcte. Enfin, le chauffeur de bus nous a pris en stop pour nous ramener sains et saufs au bateau et ainsi quêter un peu de rêve.
Ces jours passés à Kinsale furent riches en aventures insolites. Un soir, nous dinâmes à bord de cotes de moutons ; les 14 membres de l’équipage réunis dans un si petit volume, c’est un des miracles de Pen Duick. Ce soir là, la tempête faisait rage.
Le dernier soir nous nous sommes retrouvés, tous les 14 dans un pub irlandais ; Imaginez une maison ancienne, des murs blancs, le plafond bas, des marches, des poutres et des recoins, une foule rieuse; Voyez l’orchestre composé d’une femme et de son violon, d’un homme et de son accordéon, et d’un garçon et de sa voix. ; Ecoutez les chants irlandais ; Percevez l’atmosphère, les verres de bière et la joie de se trouver là. Et puis, quelqu’un a proposé que les « frenchies » chantent à leur tour. Il y eu une seconde de flottement, un silence, puis Antoine s’est tourné vers nous et a commencé à chanter la marseillaise ! Nous avons tous chanté à pleine voix. Ce fut incroyable et magique.
Vendredi 4 Aout
Départ à 7 heures, grand voile et trinquette. Nous longeons la cote. A 18heures nous doublons le Fastnet ! vent 5 Beaufort, belle lumière, nombreux vols de Fous de Bassan, 7 oiseaux en ligne, les adultes entourant les jeunes, pour leur apprendre à voler au ras des vagues. A bord, c’est la joie ! les hommes boivent une bière sortie on ne sait d’où, nombreuses photos souvenirs , en oubliant les deux femmes du bord. Sans rancune, les hommes, l’instant était magique !
Pen Duick est heureux, il jubile et glisse sur la houle. Il semble qu’il retrouve ce pourquoi il fut construit. Il parle à son ami, le vent, et nous offre un bord « grand largue », sous spi, qui nous aménera au large de Sein ! Le rythme est pris, les quarts se succèdent. Nous formons un véritable équipage soudé. Nous marchons à 8-10 nœuds, avec une pointe à 16 nœuds 4. A un moment, je prends la barre , je ne peux la tenir qu’à peine 5 minutes , mais quel moment inoubliable ! je perçois ce qu’est la course au large. Pendant le quart de nuit, 23 heures – 2 heure, la mer est belle, légèrement formée, la lune est splendide, de nombreux dauphins nous suivent.
Dimanche 6 Aout
Le vent est tombé quand nous avons dépassé Sein. Simon doit être à quai ce soir. Nous mettons le moteur. De nombreux dauphins jouent avec le bateau, longtemps, à la pointe de Penmarch, il y a une grosse méduse blanche.
Nous dépassons les Glénan. A bord, chacun reviens vers lui-même, le téléphone à l’oreille. Nous ne fumes un équipage que trois jours,
Alors, Pen Duick va nous faire un dernier cadeau . Le vent se lève légèrement, Antoine en profite pour hisser le grand spi de 350m2 et le trinquette de spi, puis à l’entrée du chenal, Big boy ! Pen Duick est un pur sang, Antoine et Simon l’ont bien compris en nous offrant ces derniers bords.
Enfin ce fut le quai, le nettoyage, le pot d’adieu.
Encore un mot sur Fabien, qui nous a accompagné de son large sourire malgré un cœur au bord des lèvres, et sur la cuisine du bord. Il y eu des surprises : un matin j’étais ravie de trouver du sirop d’érable sur la table, un peu liquide peut-être. Et sur la tartine, Il s’est révélé être du cognac !
Chacun a fait de son mieux pour cuisiner un plat ou une grosse salade, dans un environnement oblique, à la Boris Vian ! Mais le meilleur fut incontestablement Antoine,. En mélangeant épices, légumes et viandes, il nous a régalés.
Pen Duick est parti pour de nouvelles aventures, et nous, équipage d’un moment, nous sommes comblés."
"Bonjour à tous,
Cette semaine aura été pour moi placée sous le signe de la rencontre; Des gens extraordinaires, j'y reviendrai, un bateau mythique porteur d'une âme, d'une présence permanente qui, il y a fort longtemps a suscité la passion de la voile et de la mer qui est la mienne.
Une semaine de bonheur, vous savez tous ces petits moments qui font que la vie est belle, comme on en souhaite à tous! Le départ se fait sur les chapeaux de roue coté météo. Elle en a "fatigué" plus d'un lors de la montée, mais quelle belle navigation! Les dauphins, la nav de nuit toujours passionnante, les milles qui défilent, les manœuvres certes peu nombreuses mais intenses et l'arrivée à Kinsale le lundi matin, grandiose encadrée par les deux forts qui semblent nous faire la haie d'honneur, quel spectacle!.
Et puis il y a les rencontres; Simon et Antoine, le patron et son bosco qui pourraient être mes enfants mais qui pendant la semaine seront "des pères" pour nous. Toujours attentifs et bienveillants, lesmanoeuvres sont expliquées et réalisées dans le plus grand calme avec une efficacité certaine. Je vous l'ai dit, je l'écris, chapeau bas et grand respect pour vous les jeunes, Pen Duick est entre de bonnes mains. Je n'oublie pas Fabien et sa bonne humeur qui tient toute sa place dans l'équipe du bord. Mon cher "Jar-Jar" nous avons partagé nos quarts avec Olivier et Thierry , ce fut un grand plaisir (Ah! les sardines chip's à 5h du mat en mer d'Irlande).
Les rencontres enfin des 10 équipiers avec lesquels j'ai partagé cette aventure humaine conviviale et enrichissante. Pas un mot plus haut que l'autre, des échanges denses et parfois enflammés pour 10 personnalités plutôt fortes mais la constante fut partage, plaisanterie et bonne humeur.
Coté anecdote, le chant des frenchies au "Kitty o se's" fut un grand moment.
Notre immobilisation à Kinsale pour cause de météo aura permis à certains de découvrir des paysages irlandais de toute beauté (je pense ici au parc national de Killarney, Baltimore et autres trésors rencontrés).
Et puis le jeudi soir la bonne surprise de Simon qui durant nos trois jours à Kinsale a scruté et décortiqué les infos météo afin de trouver une fenêtre qui nous a permis de repartir via le caillou mythique tant espéré. C'est avec une bonne brise et quelques virements que nous avons parcouru les 35 nautiques pour tourner "THE FASTNET" vers 17h30 vendredi. La cerise sur le gateau! Nous l'attendions tous, nous y sommes! Certains avaient anticipé, une dernière bière de Kinsale sortie d'on ne sait où a permis de fêter dignement l'évènement. Manoeuvre pour établir le spi médium, cap sur Lorient, quasiment un bord et c'est avec le big boy en plus que nous croisons Les glénans et Groix. Beaucoup de bateaux se détournent pour venir saluer Pen Duick 6. Je mesure combien nous devons faire d'envieux.
Comme tu l'as dit Denis, nous sommes des veinards, je me sens même très privilègié et j'en mesure le sens. C'était pour moi la découverte des navigations au sein de l'association, ce fut à la fois grandiose et magique!
Simon, Antoine, Fabien, mes potes d'équipage, Denis et toute l'association je termine d'un mot: MERCI!
Amitès à tous,"
"Les 4 et 5 juillet, un équipage de la Résidence de Rumain a gagné ses galons de matelot qualifié en embarquant à bord du célèbre voilier, sur lequel Eric Tabarly triompha lors de la Transat Anglaise de 1976. Pen Duick III, un autre voilier mythique, naviguait également à nos côtés.
Gaëlle, Cédric, Sébastien et Ludovic, accompagnés d’Olivier, ont pu profiter d’une incroyable croisière qui les a menés jusqu’à Belle Ile en Mer. Et ils n’étaient pas seuls à bord, car en plus d’un équipage professionnel, ils étaient en compagnie de travailleurs de l’ESAT Alter Ego de l’ADAPEI 56 et de jeunes de l’IME Bordage Fontaine, de l’ADAPEI 49.
La première journée, marquée par l’absence de vent, a été l’occasion de découvrir les rudiments de la navigation avec les cartes marines et les instruments, ainsi que l’art noble des nœuds marins.
L’escale Belle Iloise s’est avérée festive, et l’équipage a pu profiter des 22 mètres de pont pour manger et faire la fête.
Après une nuit de repos dans le confort spartiate du navire de course, les marins se sont mis à la manœuvre, hissant les voiles sous un ciel changeant, chargé de grains et de goélands : cap au nord, vers Lorient.
« Ouh ! ça penche ! », dira Cédric, impressionné par les 36 tonnes qui s’élancent en fendant les vagues.
Aux abords de Lorient, porte de départ jadis de la route des Indes, nous sommes accueillis par le Pen Duick, le bateau originel, connu comme étant le voilier le plus photographié dans le monde.
Au bilan : des sourires radieux, du sel dans les cheveux et le teint hâlé des capitaines aux longs cours. Les souvenirs de ces moments de mer, de ces rencontres fraternelles, seront présents pour longtemps dans les mémoires.
« A refaire ! » diront Gaëlle et Cédric.
« Je ne connaissais pas la vie sur un voilier. C’était bien ! » Ludovic
« J’aimerais bien refaire l’année prochaine » Sébastien
Un grand remerciement à la Fondation Banque Populaire Atlantique qui nous a généreusement permis de vivre ces moments intenses. Rendez-vous cet automne, pour la projection du film réalisé par Clément, le vidéaste du service communication de la Fondation."
Info partenaire : http://www.fondation-bpatlantique.com/
"Je reviens d'un tout récent convoyage sur Pen Duick VI entre Brest et Lorient (5 et 6 mai 2015).
Ce fut une magnifique sortie par 35/40 nds de vent et creux de 4/5 m à la sortie du goulet de Brest, faiblissant progressivement à 20 nds jusqu'à Lorient.
Quel bateau, un vrai camion dans la plume, sûr, raide à la toile !
Quel skipper ! Merci à Philippe et à son équipage pour leur accueil et pour leur connaissance du bateau et les prises de risque réfléchies quant au choix de la garde robe (trinquette + GV + foc d'artimon + artimon, tribord amure au largue au passage du Ras de Sein jusqu'aux Glénans).
J'ai continué à m'initier à la barre à roue par gros temps, habitué que je suis des barres franches... c'est bien différent !
J'en redemande mais hélas je n'habite pas Lorient !!!
Très sympathique accueil d'Odile à Lorient.
Bref un grand merci à tous et j'attends de pouvoir trouver le temps de renouveler cette belle expérience."