Message du 4 décembre 2022

Bonjour les oursons,
je suis vraiment heureux de recevoir vos questions, ainsi je sais que l'on fait cette course ensemble et je suis encore plus motivé pour arriver au plus vite en Guadeloupe et ensuite pouvoir venir vous voir à L'Hôpital Robert Debré.
Aujourd'hui, samedi 03 décembre, cela fait 24 jours que je suis en mer, et vos questions me donnent le sourire parce que je pense la même chose que certains d'entre vous, et voici quelques réponses à vos interrogations:
Bonjour Angélica, tu as raison de me demander ces précisions notamment concernant la molle et la pétole. Ce sont des termes utilisés par les marins et les météorologues. Il faudrait que tu recherches pour moi l'étymologie exacte de ce mot : pétole car je ne me suis jamais posé la question de sa provenance. En mer c'est le terme qui désigne l'absence complet de vent. Imagine la surface de la mer complétement lisse, sans présence de petits mouvements. Souvent la pétole est associée à une mer très plate, comme la surface d'un étang, mais il arrive qu'il n'y ait pas de vent et que la mer soit houleuse, c'est à dire qu'elle ondule en surface, cela est très gênant pour les marins qui ont le mal de mer, car le bateau est ballotté dans tous les sens et certaines personnes ne supporte pas cela, elles sont alors très fatiguées ou même malades jusqu'à vomir. Une molle est un terme plutôt de météorologie, mais nous l'utilisons en mer pour désigner un moment de calme entre deux périodes de vent. Imagine que tu navigue dans une direction et que progressivement la force du vent diminue jusqu'à ce qu'elle soit faible, puis, quelque temps après le vent reprend de la vigueur et revient à sa force initiale, voilà ça c'est une molle, un intermède de vent faible ou même sans vent dans un cycle ou le vent est prévu. tu l'a compris, la molle et la pétole ne sont pas les amis des navigateurs à la voile, puisque dans ces situations le bateau n'avance plus et c'est très dur pour le moral surtout lorsque tu es en course. A ce propos il y a beaucoup de termes que nous utilisons dans le langage courant et qui proviennent de la marine à voile du 18 ème et du 19 ème siècle. As-tu déjà entendu le terme "un temps de curé" qui veut dire qu'il fait très beau, et bien cela vient du temps des voiliers de guerre (l'ancêtre de notre marine nationale), ou l'office religieux était célébré sur le pont pour l'équipage lorsqu'il faisait beau, d'où le temps de curé. Et aussi “branle-bas”, qui vient de la marine a voile. A l'époque, les matelots dormaient sous le pont dans des hamacs que l'on appelait des “branles”, branle-bas, signifie qu'il faut descendre du hamac et donc se lever, puis le décrocher et le ranger avant d'aller travailler à bord. Ranger sa chambre en quelque sorte, mais ça tu connais....Merci Angelica!.
Bonjour Arthur, Oui, je suis d'accord avec toi, on va y arriver. Mais tu vois en ce moment je suis quasiment arrêté, j'avance moins vite que si tu était à coté de Pen Duick III à courir sur l'eau, ou à la nage.( j'espère que tu es bon nageur quand même), j'avance à l'équivalent de 4,4 km/h. Alors je te remercie pour tes encouragements, je vais contourner la zone sans vent qui est entre Pen Duick III et la Guadeloupe en passant par le Nord de cette zone. Tu vois c'est étonnant de ne pas avoir de vent établi dans cette zone tropicale au mois de décembre. Ce n'est pas normal d'un point de vue météorologique. A bientôt à Paris Arthur!
Bonjour Mathis, merci à toi et à vous tous d'être avec moi, je suis vraiment très fier de faire cette course pour que les personnes qui suivent cette Route du Rhum destination Guadeloupe connaissent mieux l'Hôpital Robert Debré, vous les enfants qui y êtes soignés et l'association Robert Debré qui vous aide également.
Tu as raison Arthur, je n'ai pas vu un seul des autres concurrents depuis le départ, la nuit j'ai aperçu les feux de navigation de seulement deux cargos depuis que je suis au milieu de l'atlantique et hier j'ai croisé dans l'après-midi un tanker qui transporte du gaz je pense, il est passé tout près, à 1000 mètres, j'ai bien vu les détails du bateau aux jumelles.
Mais c'est aussi assez incroyable, tu ne trouves pas, de se retrouver seul durant un mois en mer et de ne croiser quasiment personne. En tout cas moi, je ne suis pas seul puisque je sais que tu est avec moi ainsi que tous tes copains. j'espère que l'on se verra à mon retour. Merci Mathis.
Bonjour Wendy, c'est toujours le même problème avec les personnes qui font la même chose depuis longtemps, utilisent des termes de leur métier sans traduire ce que ça veut dire, alors oups! Excuse-moi, je rectifie en t'expliquant tout cela.
Il y a effectivement beaucoup de termes très particuliers et spécifiques sur un bateau, puisque tout doit avoir un nom différent afin que la transmission des ordres sur les bateaux avec des équipages soient compris de tous. De plus, dans la mesure du possible, il faut que ce vocabulaire soit le même pour les marins des autres bateaux et aussi pour les techniciens qui réparent les bateaux et qui les construisent.
Les voiles par exemples ont toutes un nom différent. Et il existe tellement de bateaux différents que chaque gréement (le gréement c'est l'addition des mats du bateau et de tous les cordages qui permettent de manœuvrer les voiles) porte un nom différent également.
Par exemple Pen Duick III à un gréement de Goélette (il a deux mats), le mat de devant s'appelle le mât de misaine, et le mat arrière s'appelle le grand mat. Alors assez simplement, on a appelé la voile qui est sur le mât de misaine, la voile de misaine, et la voile qui est sur le grand mat, la grand-voile.
Ensuite à l'avant de Pen Duick III il y a la possibilité de hisser 10 voiles. Elles font partie de 3 familles : les trinquettes qui sont le plus près du mât de misaine, les yankees, qui sont le plus à l'avant du bateau et enfin les spi qui ressemble à de gros ballon coupés en deux, ils ont la forme d'une goutte d'eau. bien sur toutes ces voiles ne sont pas hissées dans le mât de misaine en même temps, cela dépend de la force du vent et de la direction dans laquelle tu veux aller.
Et alors tu dois être en train de te demander ou se cache une chaussette dans tout cela. Et bien la chaussette elle est associée au spi. Fait un essai : prend un sac en plastique très léger, prend une de tes chaussettes.
Glisse une des anses du sac en plastique au bout de la chaussette, là ou sont tes doigts de pieds normalement. Pince le bout de la chaussette et l'anse du sac plastique qui est dans la chaussette en même temps. Le sac dépasse de la chaussette et pend dessous celle-ci. Maintenant souffle aussi fort que tu peux sur le sac qui va s'envoler et là tu glisses la chaussette vers le bas avec ta main libre, la sac plastique est recouvert par la chaussette et il est protégé du vent. Et bien c'est à ce moment-là sur le voilier que tu descends le cordage que l'on appelle une drisse et qui tiens le bout de la chaussette et tu poses ton spi dans sa chaussette sur le pont du bateau. Ce système permet lorsque tu es seul et qu'il y a du vent de pouvoir ranger ton spi tranquillement.
Bon j'espère que tu vas arriver à te créer une chaussette sur spi, et promis tu ne dis pas que c'est moi qui t'as dit de faire cela si tous tes copains ne retrouvent plus leurs chaussettes...
Pour les grains, c'est un phénomène de météo entre les masses d'air chaudes et les masses d'air froides à la surface de la mer. Souvent les grains, qui sont des nuages bas avec de la pluie et des vents très fort, surgissent le soir à la tombée de la nuit et le matin avant l'aube. Dès que tu sens un grain qui arrive (par l'augmentation de la force du vent ou par un début de pluie) il faut justement ranger les voiles légères dont le spi, qui risquent d'être arrachées ou déchirées par le vent fort et donc on utilise notamment la ...???? chaussette . Bravo Windy, tu est prêt a embarquer.
A bientôt Windy
Bonjour Mélina,
Alors là tu me pose une question a laquelle j'essaie de répondre depuis plus de 9 jours. la météo durant ces 9 derniers jours n'était pas constante, et je ne savais pas par ou passer pour éviter une zone sans vent entre Pen Duick III et l'ile de la Guadeloupe. Depuis hier, la météo semble confirmer qu'il faut passer par le nord, ce que je suis en train de faire. Mais cela m'oblige a être encore bloqué durant 1 journée sans vent et 3 jours avec juste un peu de souffle d'air pour avancer aussi vite que toi situ courrais à côté du bateau.
Alors c'est vrai, tu as raison j'ai réussi à avancer un peu plus vite ces derniers jours, mais je vais ralentir a partir de cet après-midi, samedi 03 décembre.
Demain dimanche, pas de vent.
Donc mon arrivée n'est pas encore fixée, mais je devrais voir la terre, après 30 jours seul en mer le jeudi 08 décembre 2022.
Pour aller jusqu'à l'arrivée, il faudra encore compter entre 15h00 et 18h00, de navigation, car il faut contourner l'ile de la Guadeloupe en passant par l'ouest de celle-ci. Merci de ton soutien Melina, moi aussi je suis content de partager cette course avec toi.
Hello Yoan,
Mais carrément que tu es le bienvenu à bord pour qu'on se fasse un petit repas.
Mais on a deux problèmes:
C’est vrai que je suis bien loin, aujourd'hui exactement à 24,5 jours de navigation de Saint Malo, et puis, comme c'est une course en solitaire, si une personne monte à bord, il faut l'autorisation de la direction de course, et il va falloir que l'on trouve une bonne excuse pour qu'ils acceptent, Mais tu dois avoir pleins d'idées???
Alors Promis, je serai à la régate des oursons en juin 2023, et je t'invite pour qu'on prenne un repas tous les deux.
Tu me diras ce que tu aimes bien!
Salut Yoan,
Arnaud sur Pen Duick III pour les enfants de Robert Debré
Association Robert-Debré