Passer la coupée d’un bateau comme Pen Duick, c’est bien sûr faire un bond dans le temps, mais c’est aussi revisiter nos propres souvenirs. On a tous en tête une image – forcément majestueuse – du mythique plan Fife d’Eric Tabarly. On se souvient du lieu où on se trouvait, de ce qu’on faisait quand on a appris la disparition de « l’idole des houles » à son bord. Et tout cela remonte à la surface alors que je fais mes premiers pas sur le pont, guidé par Marius, le skipper. Je remarque l’absence de winch et lui demande si la grand-voile est dure à border. Il ne va pas dire le contraire, mais me ramène aussitôt aux fondamentaux : « Ce qui est sportif, pour commencer, c’est de rester à bord… » Et n’allez pas y voir une allusion déplacée à la tragédie survenue le 13 juin 1998 en mer d’Irlande, quand Eric fut projeté par-dessus bord par le pic qu’il tentait de saisir.

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© Photos : Mathieu Lefebre, Jean-Marie Liot et François-Xavier de Crécy.